dimanche 4 mars 2007

La prostitution est la pire des humiliations du genre humain ? ( publié le 25 février 2006 sur mon blog : harcelementenalgerie.blogspot.com)

Pour expliquer les raisons qui m’ont valu ces harcèlements et ces persécutions je reprends ici un article de presse que j’ai publié en octobre 2002 dans IZURAN/RACINES, un journal local qui a disparu des étals huit mois après.
Ce journal était édité à seulement 10 000 exemplaires et distribué uniquement au niveau de 05 départements sur les 48 que compte le pays. Donc il leur aurait suffi de seulement 250 000 DA pour racheter la totalité de l’édition. A la sortie du numéro en question j’ai fait le tour de quelques buralistes et je me suis aperçu qu’effectivement sa distribution a été empêchée mais de manière sournoise. C’est pourquoi j’avais pris la précaution de commander 500 exemplaires et fait 200 photocopies de l’article que je ai distribués gratuitement à Tizi ouzou, à Boumerdes où je travaille et à fréha ou je réside.
Je voulais sensibiliser mon entourage et tout ce monde qu’ils manipulaient. Je n’ai bien sûr pas omis de remettre des exemplaires à mes responsables, soit au travail, soit à la permanence du bureau régional du parti politique auquel j’appartenais à l’époque (le RCD) pour les informer et les mettre devant leurs responsabilités. J’en ai aussi informé des responsables mouvement citoyen de la kabylie qui était en cette année de 2002 à l’apogée de sa popularité.
Mais à chaque fois on me signifiait que le sujet de mon combat n’était pas encore d’actualité, que ma démarche n’était pas la bonne et qu’il y’avait d’autres priorités.Moi je dis plutôt que les gens puissants que je dérangeais se sont infiltrés partout et qu’en réalité nous sommes otages de voyous, plutôt d’une voyoucratie.
Voici l’article :
HALTE A LA CLOCHARDISATION DE NOTRE KABYLIE!
Il est regrettable et inquiétant de constater cette indifférence quasi générale affichée face à la multiplication effrénée de lieux de débauche dans notre région, la Kabylie.
La prostitution et la consommation de la drogue tendent dangereusement à se banaliser et à rentrer dans nos mœurs au point où on tolère l’ouverture de ces lupanars, qu’on appelle pudiquement les cabarets, jusqu’à proximité des villages.
C’est un non sens que de vouloir justifier cet état de fait par la situation économique et sociale difficile que connaît le pays, et la Kabylie en particulier, avec la fermeture des entreprises publiques, l’absence d’investissement ( privé ou public) créateur d’emplois, le tarissement progressif des entrées en devises provenant des retraites de l’émigration et le chômage toujours galopant, ou de s’interdire de le dénoncer de crainte ‘’d’apporter de l’eau au moulin des islamistes’’ qui font de la légèreté des mœurs leur cheval de bataille.
Doit-on attendre que l’Algérie devienne une destination pour le tourisme sexuel, à l’image de certains pays comme la Thaïlande, les philippines ou même certains pays voisins qui ont atteint des situations pratiquement irréversibles, pour réagir ?
Cette clochardisation aux effets néfastes incommensurables et indélébiles déstructurera notre société, ôtera le peu de dignité qui reste à notre peuple et profitera aux seuls relais et complices du pouvoir qui se recrutent parmi les marginaux et les opportunistes. C’est un secret de polichinelle que de dire que la majorité des richesses se sont constituées de manière frauduleuse.
Après l’import import, les détournements des biens du peuple et la spéculation en tout genre, aujourd’hui certains d’entre eux découvrent un nouveau créneau porteur : le commerce de nos concitoyennes.Sans aucun scrupule et foulant à leurs pieds la réputation ancestrale de notre Kabylie, des monstres humanoïdes asservissent leurs sœurs en profitant de leur naïveté et de la précarité de leur situation dans le seul but d’assouvir leur cupidité sans se soucier des conséquences de leurs crimes.
La prostitution et les autres activités qui l’accompagnent procurent à ces amoraux d’énormes sommes d’argent sale qui font déjà d’eux, osons le terme, les ‘’notables’’ de la région. Certains vont jusqu’à leur donner du DADA (TONTON : marque de respect) et se vantent de compter parmi leurs connaissances.
Pour des clopinettes, ils s’offrent le service de nombreux jeunes, et moins jeunes, chômeurs en proie au désespoir pour, entre autres, le harcèlement où l’agression de ceux qui oseraient se mettre en travers de leur chemins ou de celles parmi leurs victimes qui tenteraient de se libérer de leurs griffes. Personnellement, cela fait plus de huit mois que je fais l’objet de harcèlements et de persécutions de Freha à Boumerdes, en passant par Tizi-ouzou ville.
Mais que peut-on, réellement, attendre de celui qui puise sa puissance de l’exploitation de la misère de ses frères et sœurs et sa fierté de leur humiliation et leur destruction?
L’absence de l’état et de ses institutions sur le terrain, aggravée par l’ampleur atteinte par la corruption, ne leur facilite pas seulement la tâche mais leur donne la liberté d’agir en toute impunité, alors que les lois de la république sont très claires si on se réfère au code pénale qui prévoit de lourdes peines pour toute activité de prostitution et de proxénétisme.
Concernant la lutte contre ces fléaux le pouvoir, prompt à mobiliser ses CNS et ses gendarmes pour réprimer des manifestations populaires pacifiques exprimant des revendications pourtant reconnues légitimes par le premier magistrat du pays, arguerait un manque d’effectif et de moyens en prétextant que la priorité est donnée à la lutte anti-terroriste.
Mais alors à quand la lutte contre ces ‘’néo-terroristes’’ qui tentent déjà de nous imposer l’omerta sur ces fléaux, l’agression du journaliste du quotidien LE MATIN illustre bien leur détermination à ne pas se laisser déranger ?A croire que l’Algérie est condamnée aux extrémismes.
On a rejeté la république islamique et voilà qu’on veut nous imposer une république ‘’bordélique’’.
Après le règne des apparatchiks, les génocides commandités par de pseudo-ayatollahs, allons-nous accepter aussi de subir le dictat de proxos et de parrains de la maffia?
L’autre danger qui guette la population de notre région c’est la propagation du virus du SIDA que favorise ce fléau qu’est la prostitution. Une maladie sur laquelle notre société n’est malheureusement pas suffisamment sensibilisée. Et quand on connaît les difficultés de nos hôpitaux à prendre en charge des patients pourtant atteints de maladies beaucoup moins graves que cette calamité du 20eme siècle, par surcroît considérée comme une maladie honteuse, on peut imaginer aisément le calvaire, la solitude et la marginalisation que connaîtront nos futurs sidéens qui, si des mesures urgentes ne sont pas prises, seront nombreux.
Nous ne devons pas non plus sous-estimer l’effet d’entraînement pernicieux que ce milieu aura sur l’ensemble de la société, en particulier sur notre jeunesse qui est déjà mal formée par une école reconnue défaillante par les plus hautes autorités du pays quand elle (cette jeunesse) n’est pas victime de la déperdition scolaire et jetée à la rue. En plus du mal-vivre, de l’absence de débouchés et de l’oisiveté nous lui offrons la débauche à portée de main au lieu d’œuvrer avec le peu de ressources dont dispose la région à la création d’emplois dans le domaine agricole, artisanal, industriel, et pourquoi pas culturel au sens noble du terme bien entendu, pour tenter de favoriser un tant soit peu son épanouissement.
D’aucuns ( s’hab tekhti rassi ) pensent qu’il suffit de donner une solide éducation à sa progéniture et de la mettre à l’abri du besoin pour la prémunir contre ces fléaux, feignant ainsi ignorer que l’environnement, la rue, contribue grandement à sa formation et que nulle situation n’est définitivement acquise. Et puis, ce ne sont pas tous les parents qui peuvent se targuer de pouvoir bien éduquer leurs enfants ou de subvenir à leurs besoins minimums, surtout avec la cherté de la vie actuelle.
C’est pourquoi nous avons tous intérêt, pauvres ou riches, instruits ou illettrés d’œuvrer pour une société saine, sécurisée où seul le travail utile à la collectivité sera source d’enrichissement.
Nous ne devons pas aussi oublier toutes ces femmes piégées, embrigadées et retenues prisonnières par de puissants réseaux de prostitution pour le restant de leur vie. Et il n’est pas vrai que ces femmes peuvent quitter librement le milieu de prostitution si elle venaient à le désirer, surtout pas dans notre société qui est caractérisée par une intolérance avérée envers la femme en générale, il faut le reconnaître.Elle est parfois considérée coupable même si elle est victime.
Les médias nationaux n’ont-ils pas rapporté que des jeunes filles violées et engrossées par des terroristes islamistes ont été chassées de leurs maisons familiales par leurs propres parents, des martyres qui ont besoin de toute l’affection, la tendresse et le soutien de leurs familles, ô combien nécessaires pour les aider à surmonter leur traumatisme et à se remettre de l’humiliation dont elles ont été victimes.
Que dire de celles qui ont été dupées ou forcées à se prostituer par le chantage ou par la misère et que la conscience populaire a déjà condamnées parce que considérées volontaires à pratiquer ce ‘’métier’’?
C’est cet état d’esprit qui fait que ces femmes ont toujours besoin de protecteurs qui en font leurs propriétés, leurs choses et une source d’enrichissement.
Il est de notre devoir à tous d’encourager et d’aider, par tous les moyens mais sans violence, ces femmes à se libérer du joug de leurs souteneurs, ces vampires qui se nourrissent de la souillure de leurs sœurs.
Sous aucun prétexte, nous ne devons nous permettre de fermer les yeux sur ce fléau de la prostitution qui est en soi de l’esclavage. Ce sera aller à contresens de toutes nos luttes populaires, passées et présentes, pour le liberté et la dignité.
Oui pour l’égalité entre l’homme et la femme en droits et en devoirs.
Oui pour l’abrogation du code la famille qui fait de la femme une éternelle mineure.
Mais non ! et mille fois non pour sa chosification et son exploitation par des proxénètes qui la réduisent à l’état d’esclave, voire de marchandise.
Et de grâce ne nous suicidons pas, parce que ce sera le cas si nous ne réagissons pas vite face à cette clochardisation de notre société.
Nous méritons un meilleur destin.

1 commentaire:

mustafa a dit…

Tu parles de Kabylie ,en ramenant mes 2 gosses camper à jijel ,et via la foret de Yacouren (désastre écologique),j'aperçois tout le long du bord de la chaussée des bouteilles de vin vides ,des canettes de bière ,de la saleté et des sachets volants, accrochés sur les arbres et buissons ,c'est dommage pour la kabylie et ses habitants,et voilà qu'arrivés entre Tichy et Souk el thenine le meme spectacle recommence ,ça me fait mal au coeur car je suis aussi Kabyle malgrés que je sois algerois .En ce qui concerne la prostitution ,je l'ai remarqué à Tichy ,Aokas, Souk el thenine.Bref, tout est à l'image de l'éducation.